Pianoforte et direction artistique
Pianiste et pianofortiste italien, Luca Montebugnoli fait ses études de piano moderne au Conservatorio di Santa Cecilia de Rome, sa ville natale. Passionné depuis toujours par une approche « historiquement informée » de l’interprétation musicale, il intègre en 2012 la classe de Patrick Cohen au CNSM de Paris, où il obtient son Master de pianoforte. Par la suite, d’autres rencontres importantes avec des pianofortistes contemporains parmi les plus renommés ont ponctué et inspiré son parcours : Malcolm Bilson et Alexei Lubimov, pionniers de la renaissance du pianoforte, mais aussi Pierre Goy, Edoardo Torbianelli, Piet Kujiken et Tom Beghin, représentants de la deuxième génération de pianistes spécialistes des pianos historiques.
Convaincu de l’importance de savoir manier les outils de la recherche musicologique pour pouvoir aborder en profondeur les nombreuses questions soulevées par la pratique des instruments anciens, il intègre en 2015 le Master d’Interprétation des Musiques Anciennes – Fortepiano de l’université Paris-Sorbonne. Les deux années de travail intense sous la direction de Jeanne Roudet, Edoardo Torbianelli et Piet Kujiken lui permettent d’approfondir sa connaissance musicale et musicologique des pianos et des répertoires classique et romantique et de définir le profil de mon parcours d’artiste, dans une combinaison de recherche historique et d’esprit créatif.
La suite logique de cet itinéraire est son intégration en 2018 de l’équipe de recherche de Tom Beghin à l’Orpheus Instituut de Gand en tant que musicien et chercheur, dans le programme intitulé « Declassifying the Classics ». Le doctorat d’interprète qu’il mène dans ce cadre porte sur la pratique de l’arrangement dans la première moitié du XIXe siècle. Dans une combinaison de recherche historique sur les sources et d’expérimentation artistique, le projet ambitionne la reconstitution, dans toute leur diversité, de configurations et de conditions d’exécution qui étaient au cœur de la vie musicale des XVIIIe et XIXe siècles et qui caractérisaient le rapport, toujours flexible et créatif, des musiciens de l’époque à l’interprétation des œuvres musicales. Quelques décennies après les travaux musicologiques fondateurs et les premiers enregistrements sur pianos d’époque, ce travail veut ainsi contribuer à repenser aujourd’hui le concept d’authenticité dans l’interprétation de la musique du passé, en revivifiant la créativité interprétative et l’esprit d’expérimentation par une étude toujours plus rigoureuse du passé.
Son engagement dans le domaine de la recherche et de l’expérimentation artistiques trouve son champ d’application dans son activité d’interprète, qui le voit protagoniste depuis de nombreuses années, autant en tant que soliste qu’en formation de chambre, dans certaines des institutions les plus prestigieuses consacrées à la musique ancienne et plus spécifiquement au piano historique en France et à l’étranger : la Philharmonie de Paris, la Seine Musicale, les concerts de midi de la Sorbonne, le Festival de Royaumont, le festival de l’Abbaye aux Dames de Saintes, les concert du Musée des Instruments de Musique de Bruxelles, les concert du MIRY Conzertsall de Gand (Belgique), les Rencontre Enharmoniques de Lausanne et Genève, etc. Son sujet de doctorat est notamment à la base de sa création de l’Ensemble Hexaméron, un collectif de musiciens « historiquement informés » qui entend explorer la production de musique de chambre avec piano sur instruments d’époque de la fin du XVIIIe à celle du XIXe siècle.
Très investi également dans le domaine de l’enseignement de la musique, nommé Professeur d’Enseignement Artistique en juillet 2019, il est professeur de pianoforte au CRR de Paris (depuis septembre 2018) et au CRD de Bobigny (depuis septembre 2015).